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  • Photo du rédacteurmarieprokopski

Je sais pas, Barbara Abel

Dernière mise à jour : 2 déc. 2021


Mon fil rouge-Je sais pas-Barbara Abel

Je sais pas. Et bien ça commençait fort ! Je me suis d'abord dit que cette chère Barbara Abel avait probablement perdu son NE dans ses derniers échanges avec sa maison d'édition... Non mais c'est vrai, commettre un tel dérapage en français quand on est écrivain... Bonjour le professionnalisme ! Lui attribuer une couleur rouge de surcroît ? Y apposer une typographie déstructurée, non mais là... ça frôlait carrément la provocation. Et puis cette couverture, ahhhhh, cette couverture ! Rien à dire, cet oubli de frappe devait cacher quelque chose et moi, votre petite chroniqueuse du dimanche, j'étais bien déterminée à découvrir ce dont il s'agissait. Regardez-moi cette enfant, tellement innocente, avec son petit "chuuut" si angélique. On lui donnerait le bon dieu sans confession. Vous ne trouvez pas ? Moi en tout cas, je n'avais jamais encore eu l'occasion de lire l'auteure. Abel... En y ajoutant le B de son prénom, mon esprit s'est évadé vers la tour de Babel. Oui, je sais... je suis parfois un peu ravagée, mais j'ai toujours détesté habiller mon imagination de tonalités rationnelles et logiques. L'extravagance par contre lui va à ravir, surtout à l'approche d'une nouvelle lecture. J'analyse, je note, j'imagine... et sans avoir lu le moindre chapitre, je m'étais déjà forgé une première opinion sur ce thriller.


Résumé:


Mon fil rouge-Je sais pas-Barbara Abel

C’est le grand jour de la sortie en forêt de l’école maternelle des Pinsons. La météo clémente et l’enthousiasme des éducateurs comme des enfants donnent à cette journée un avant-goût de vacances. Tout se déroule pour le mieux jusqu’au moment du retour, quand une enfant manque à l’appel. C’est Emma, cinq ans, une des élèves de la toute jeune institutrice Mylène Gilmont. C’est l’affolement général.

Tandis que deux enseignantes ramènent le groupe d’enfants au car, les autres partent aussitôt à sa recherche. Mylène prend une direction différente, s’aventurant donc seule dans la forêt. Au bout d’une demi-heure, les forces de l’ordre sont alertées. Un impressionnant dispositif est mis en place et l’équipe du capitaine Dupuis se déploie dans la forêt avec une redoutable efficacité. Et puis Emma réapparaît.

Le soulagement de ses parents arrivés sur place, Camille et Patrick, est à la hauteur de l’angoisse qu’ils ont éprouvée. Visiblement, il y a eu plus de peur que de mal pour la petite. Pourtant, la battue doit continuer avant la tombée de la nuit, car cette fois, c’est Mylène qui ne revient pas. Camille a retrouvé sa fille. En vérité, elle ne le sait pas encore, pour elle, le cauchemar ne fait que commencer.


Pourquoi j'ai aimé "Je sais pas" ? 


Parce-que dans la vie de tous les jours je suis une maman attentive, une grand-mère douce et émerveillée, dotée d’une extrême patience… en tout cas, avec mes enfants et mes petits-enfants. Je suis aussi en totale admiration face au métier d’institutrice et à leur capacité à rester calme face aux colères de ces chères petites têtes blondes. Moi je dis RESPECT !

Et puis apparaît Barbara Abel qui arrive à vous faire sortir de vos gongs et tout en finesse s’il vous plait. En un simple pianotement de doigts, du bout de ses touches d’ordinateur, elle réveille ce greemlin qui someille en nous, sans qu’on ait le temps de s’en rendre compte. Il suffit de quelques pages pour qu’on plonge tête baissée dans ce bouquin. Qu’on attrape cette gosse de 5 ans. Qu’on la secoue comme un prunier en lui disant: « Non mais … est-ce que tu vas parler !!! » en ayant juste envie de lui en coller une, alors qu’elle se met stupidement à pleurer. SHAME ON ME !!! Marie…. sors de ce corps !!! L’expérience est vraiment surprenante croyez-moi ! Puis quand nos premières pulsions se sont calmées, notre écrivaine (oups, ça fait bizarre ce mot), remet le couvert en nous confrontant avec la mère de cette enfant cette fois. Irritation à son comble … du moins en apparence. Car quand on croit que c’est fini, Barbara Abel continue à jouer gentiment avec nos nerfs, tantôt avec le père d’Emma, puis ensuite avec celui de Mylène. En réalité, tous ses personnages sont stressants. Mais le piredans cette histoire, c’est que cet agacement grandissant que l’on ressent depuis le début du livre dure de chapitre en chapitre, sans nous laisser le moindre répit.

J’ai été impressionnée par la substitution psychologique attribuée aux personnages: certains adultes réagissant comme des enfants alors que ces mêmes enfants avaient l’air parfois plus manipulateurs que certains de ces adultes. Ce jeudu chat et de la souris. Qui cherche t’on vraiment ? Et comment ça va se terminer ? Ce fil si fragile menant de l’amour à la haine, quand un enfant fait tout basculer.

Et puis je sais pas, mais j’ai été agréablement surprise par l’approche accordée au diabète, sujet dont l’auteure semble parfaitement maîtriser les tenants et les aboutissants. C’est une matière qui m’était inconnue, je l’avoue et dont je ne soupçonnais pas les dégâts causés par son manque de vigilance.

J’en conclus donc que tout était bel et bien réfléchi dans ce livre, subtil, glaçant, éprouvant mais surtout donnant envie de loger l’univers de Madame Abel dans ma bibliothèque. Prochaine lecture: « Je t’aime ».


Extraits: 


"L’ignorance génère une imagination féconde. Ne pas savoir, c’est envisager tous les possibles. Et parmi ces possibles, le pire est toujours celui qui s’impose à l’esprit avec le plus de férocité."


"Qu’importe l’âge de nos enfants, le monde s’écroule autour de nous lorsqu’ils sont dans la tourmente."


"La culpabilité a une fâcheuse tendance à susciter la paranoïa."


"Comme si la beauté de son visage était inversement proportionnelle à la noirceur de son âme."

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