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  • Photo du rédacteurmarieprokopski

La tête du lapin bleu, Wendall Utroi

Dernière mise à jour : 2 déc. 2021


Mon fil rouge-La tête du lapin bleu-Wendall Utroi

« Le destin malmène et noircit parfois nos vies, mais il n’est qu’un pantin face à nos réponses et nos choix. »


Mardi 23 avril 2002

5h du mat, je n’arrive pas à dormir. Ça doit faire au moins une heure que je me concentre sur les moutons mais rien à faire, je décompte au lieu de compter ! Encore quelques mois et je pourrais enfin serrer mon petit ange contre moi. J’aime la sentir bouger, faire ses galipettes dans mon ventre. Elle m’apaise. Donne une raison à ma vie, même si je sais pertinement bien que ce ne sera que pour une vingtaine d’années, ensuite elle prendra son envol… Au moins, ça me donnera un sursis de bonheur.

La tempête entre Fernando et moi a atteint son apogée. Mais pourquoi lui ai-je dit que j’étais enceinte ? Je suis à bout. Je rends les armes. Je me réfugie dans le silence ayant comme seule alliée l’écriture, mon exutoire. Lui, il croit tout savoir mieux que tout le monde et s’octroie le droit de dicter sa façon de vivre. Quand je le contredis, il m’éclabousse de ses diarrhées verbales dont lui seul connaît le nectar de ce venin si cinglant. Un échec, voilà le résultat de notre couple, un échec !!! Je ne supporte plus son machisme et son indifférence.

Lundi 29 juillet 2002

Il a levé sa main sur moi. Je vais accoucher dans quelques jours et il a levé sa main sur moi. Le pire est qu’en plus il veut à tout prix me culpabiliser. Ce n’était qu’une giflepour me remettre les idées en place. Oui, tout est une question d’interprétation. Je voulais juste lui parler, mettre les choses au point, mais ce n’était ni son heure, ni son envie.

Je suis enceinte de neuf mois et je me rends compte que mon avenir avec lui est foutu. Je ne lui pardonnerais jamais. Je le vois avec d’autres yeux depuis cet incident, père ou pas de mon enfant, je ne lui pardonnerais jamais ! Seule. Jamais je ne me suis sentie aussi seule en ayant quelqu’un dans ma vie. Le comble hein pour quelqu’un qui va enfanter dans quelques jours. Il a été un mirage dans mon existence, une passion qui s’est consumée. Dieu que je lui souhaite de souffrir, même si ma colère a pris le dessus, je doute pouvoir effacer cette journée. En tout cas c’est mal barré.

Dimanche 27 mai 2018

Figurez-vous que j’ai encore tenu 15 ans avant de prendre mon envol et enfin pouvoir vivre de façon sereine. Si ça ce n’est pas y croire ? Avec le recul, je me dis que rien n’arrive sans rien dans la vie, qu’il faut savoir apprécier chaque petite miette de bonheur … quelqu’elle soit. Oui, le destin n’est qu’un pantin face à nos réponses et nos choix. Nous sommes tous seuls maître à bord de notre propre sort.


Résumé:


Mon fil rouge-La tête du lapin bleu-Wendall Utroi


Quand l’amour terrasse Ava et Léo sur les bancs du lycée, et qu’un an plus tard, à l’approche de la naissance de jumeaux, ils convolent en justes noces contre l’avis de tous, on comprend que le bonheur peut être soudain. Les histoires toutes simples ne sont pas les moins belles. On s’aime, on se marie, les rires des enfants viennent peupler notre petit monde. Le bonheur n’est pas aussi exigeant qu’on le dit. Puis, avec les années, on pense que rien ne peut troubler notre quiétude, notre douceur de vivre. Mais, c’est sans compter sur le destin. Lui peut se jouer de nous… brouiller les cartes, changer les règles. Vous pensez que rien ne peut vous arriver ? Et si vous vous trompiez ?


Pourquoi j'ai aimé "La tête du lapin bleu" ? 


Quelques mois déjà que je suis discrètement Wendall Utroi sur Twitter, sans pour autant avoir franchi le cap. Mais ce titre et cette couverture ont eu raison de ma curiosité.

L’approche est excellente, Wendall partage avec nous le journal intime d’Ava, son héroïne. Petit à petit, nous allons nous immiscer dans sa souffrance, ses espoirs, son combat face à ce destin qui ne l’a pas épargnée. Pour ma part, j’ai aimé remonter dans le temps et ouvrir de nouveau mon propre journal. Me dire que si la vie n’est pas rose tous les jours, il y a toujours une lueur d’espoir.

J’ai particulièrement apprécié l’écriture de ce roman qui  est pure et touchante. Elle semble réelle dans les faits qui sont racontés. Elle se lit comme des confidences que l’on veut partager en toute humilité.

Et puis l’importance accordé à ce lapin bleu. Il reste malgré tout le personnage principal de ce livre. Discret, mais fidèle , comment ne pas s’y attacher !!!


Extraits: 


« Ce qui embellit une existence, ce ne sont ni la géographie ou le sens de la girouette, ni la langue que l’on parle ou l’altitude, mais les êtres que l’on croise. »

 

« L’ultime cauchemar c’est de vivre seul d’ailleurs, y avez-vous déjà pensé ? La solitude, moi je connais. »

 

« C’est fou comme cette phrase si souvent entendue, vide de sens il y a peu pour moi, prenait aujourd’hui toute sa mesure. La mort avait installé ses quartiers dans mon monde, elle réduisait à néant mon insouciance et déchiquetait mon bonheur pour n’en faire qu’une charpie immonde. Je venais de l’apprendre à mes dépens, sur une route de montagne surplombant un lac magnifique, mais assassin. » 


 

« J’aurais tout donné pour un de ses baisers furtifs sur ma joue, nectar d’amour au goût sucré qu’elle claquait en passant avec un je t’aime anodin. » 

 

« Je me sentais comme dans un mauvais rêve, lorsque la réalité ne vous appartient plus ou qu’elle vous est étrangère, tronquée par un inconscient qui se joue de vos convictions. »

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