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  • Photo du rédacteurmarieprokopski

La servante écarlate, Margareth Atwood


En matière de dystopies, il est évident que certains auteurs ne font pas dans la dentelle. Prenons par exemple 1984 de Georges Orwell (paru je vous le rappelle en 1949, soit 35 ans plus tôt que ladite année 84). Dites-moi qui mieux que lui pouvait nous décrire cette sorte de régime totalitaire inspiré tant du nazisme que du stalinisme à la fois ?

"La liberté d'expression n’existe plus. Toutes les pensées sont minutieusement surveillées et d’immenses affiches sont placardées dans les rues, indiquant à tous que « Big Brother vous regarde ».

Et bien je dirais Margareth Atwood qui prit ainsi le relais en démarrant l'écriture de sa "servante écarlate" en ... 1984. Tiens tiens, mais quelle coincidence !? Bon, même si elle publia son livre qu'un an plus tard (donc en 1985) "La servante écarlate", sous les traits de Defred, nous livre une uthopie toute aussi sombre que 1984 sauf que "Big Brother" est tout simplement remplacé par la "république de Gilead".

"La religion domine la politique dans un régime totalitaire, où les personnes sont catégorisées et ont des rôles très spécifiques, et où les femmes sont dévalorisées jusqu'à l'asservissement."

Ce qui est effrayant à la lecture d'un tel roman, c'est de se dire que de nos jours dans certains pays cette fiction est tristement devenue réalité et qu'il n'est pas bon naître "femme" ou tout simplement "différent(e)".


Résumé



“On l'appelle Defred. Quoique son nom, dans la machine normalisatrice qu'est devenue la société de Gilead, n'ait plus aucune importance. Ni sa personnalité. Aux yeux des fanatiques qui ont édifié le système, seul compte son ventre.

Dans ce monde clos à coup d'interdictions, de persécutions et de diktats religieux, la maternité est réservée aux Servantes, réduites à cette seule fonction. Sinon, c'est la déportation dans les colonies irradiées où croupissent les Antifemmes, bêtes noires du régime. Alors Defred se contraint à la soumission. Lutte pour oublier qu'elle était libre, autrefois, dans un pays qui s'appelait encore l'Amérique...

Un réquisitoire sans appel contre tous les intégrismes ; la peinture, implacable et minutieuse, d'un monde qui pourrait être le nôtre, si...”


Pourquoi j’ai aimé « La servante écarlate » ?


Car Margareth Atwood nous laisse maître de notre imagination en ne dévoilant ni indices temporels, ni situations géographiques précises. Même si elle s'est inspirée de plusieurs faits historiques pour créer son univers, tout reste flou, comme si nous étions perdus dans les pages de son roman. Elle joue avec une identification de couleurs pour démarquer les différentes classes de cette société totalitaire et des "camps" comme le faisait jadis les système nazi (cfr. les camps de concentration et/ou les étoiles pour identifier les juifs durant la seconde guerre mondiale). La couleur rouge qui représente aussi ne n'oublions pas le sang, le danger et la révolte. Sa vision pessimiste de ce nouveau monde est glaçante tant elle est crédible. Lorsque des fanatiques arrivent à prendre le pouvoir, que reste-t'il de notre identité ? Certes il y a peu de violence physique mais par contre bonjour le psychologique ! Ce livre n'est autre qu'un condensé d'oppressions d'hier et d'aujourd'hui.

Pourtant je l'avoue, j'ai eu un peu de mal à entrer dans cette fiction. Mais je ne regrette pas m'être accrochée. Les premières pages sont, comment dirais-je ? Désorganisées ? Tout comme Defred on se demande ce qui nous arrive, où nous sommes et qui sont ces personnes qui essaient de tout contrôler autour de nous. C'est oppressant, voire flippant.

Ce silence, ces murmures, ces interdits, ce rouge... ce cloisonnement, whaoooo, que dire de plus que ce qu'on a déjà dit ou écrit quant à ce livre ?


Extraits

“Mais tout autour des murs il y a des rayonnages. Ils sont bourrés de livres. Des livres et des livres et encore des livres, bien en vue, pas de serrures, pas de caisses. Rien d'étonnant que nous n'ayons pas le droit de venir ici. C'est une oasis de l'interdit. J'essaie de ne pas regarder avec trop d'insistance."

 

“Je ne m'appelle pas Defred, j'ai un autre nom, dont personne ne se sert maintenant parce que c'est interdit. je me dis que ça n'a pas d'importance, un prénom, c'est comme son propre numéro de téléphone, cela ne sert qu'aux autres. Mais ce que je me dis est faux, cela a de l'importance. Je garde le savoir de ce nom comme quelque chose de caché, un trésor que je reviendrai déterrer, un jour. Je pense à ce nom comme à quelque chose qui serait enfoui. Ce nom a une aura, comme une amulette, un talisman qui a survécu à un passé si lointain qu'on ne peut l'imaginer. Je suis allongée dans mon lit à une place la nuit, les yeux fermés, et ce nom flotte derrière mes paupières, légèrement hors d'atteinte, resplendissant dans le noir.”

 

La santé mentale est un bien précieux. Je l'économise comme les gens économisaient jadis de l'argent, pour en avoir suffisamment le moment venu.”


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